Les anniversaires de 2006 rappellent à la fois la mort d'Ignace (1556) et la naissance de François Xavier et de Pierre Favre (1506), "amis dans le Seigneur". La formule étonne sous la plume d'Ignace. Elle ne lui est pas familière ; il l'emploie dans une lettre de 1537 pour annoncer l'arrivée de ses premiers compagnons venus de Paris le rejoindre à Venise.

Cet article propose une analyse fondée sur une approche sémiotique des "Exercices spirituels" de saint Ignace de Loyola (1548). Après une mise en contexte historique et une proposition théorique générale sur la méditation dans le contexte chrétien, l'article se focalise sur l'analyse du dispositif défini par le livre ignatien, traité comme objet culturel capable de préfigurer des pratiques et des modalités de construction d'une forme de vie spirituelle.

Cette contribution se propose de comprendre comment et par quels moyens la correspondance épistolaire a été structurante dans la Compagnie de Jésus, congrégation fondée en 1540 par Ignace de Loyola, dont l'une des principales déterminations est l'engagement dans l'évangélisation des nouveaux mondes, et qui, par conséquent, est un ordre essentiellement dispersé. Entre ses membra disjecta, la correspondance construit un lien capital. Quel est ce lien ? Quelle en est la part institutionnelle, quelle en est la part spirituelle ? Comment ces deux dimensions s'interpénètrent-elles ?

Sommaire. Foi et Raison. Une vie pour faire corps : une biographie d'Ignace de Loyola.

Les historiens récents ont fait un sort au schéma simpliste sur lequel ils reposent : à la Réforme (protestante) aurait répondu une Contre-Réforme (catholique). En réalité, l'aspiration à une réforme de l'Eglise s'était fait jour bien avant la sécession luthérienne. Mais celle-ci a précipité les choses.