Il avait été scénariste, puis producteur dès les années 1930, et fit ses armes de réalisateur après-guerre sous la houlette d'Ernst Lubitsch, avant de devenir le metteur en scène le plus couru de Hollywood avec "Chaînes conjugales" et "Ève". Il se signala aussi par un comportement exemplaire pendant la chasse aux sorcières maccarthyste, alors qu'il présidait la Guilde des réalisateurs.

En décernant la Palme d'or à "Pulp Fiction" en 1994, le jury cannois n'a pas seulement consacré le talent de Quentin Tarantino. Cette récompense, c'est aussi le couronnement d'un VRP au nez creux et aux méthodes de butor. Distributeur déjà bouffi de pouvoir, l'Américain devient avec ce succès un producteur incontournable. Vingt-quatre ans après, mis en cause pour de nombreuses agressions sexuelles, le personnage suscite la répulsion. Et embarrasse une profession qui s'est longtemps accommodée de lui. De gré ou de force .

Longtemps, le quartier de Silver Lake à Los Angeles n'a été qu'une périphérie de l'industrie du cinéma. Mais, depuis quelques années, cette zone résidentielle et décontractée accueille des tournages de séries ("Love") ou de films, comme "Under The Silver Lake", de David Robert Mitchell, en compétition à Cannes. Le photographe américain Milan Zrnic a saisi l'atmosphère de ce Brooklyn californien, où se trouve, dit-il, la "véritable beauté cinématographique de Los Angeles".

On revient souvent à George Cukor, puis on l'oublie, ou on le cite au passage, par exemple dans des courants de pensée qui minimisent le metteur en scène ("gender studies", "star studies", "queer studies"). Une rétrospective complète à la Cinémathèque française datant d'il y a une douzaine d'années déjà, nous avait fait découvrir ses premiers films, résolument "pre-Code" et parfois étonnants ("Positif" no 152, février 2007). En 2013, sortait un ouvrage collectif stimulant et inégal doté de propos inédits ("George Cukor.

Paru dans "Sight and Sound" (été 1988), ce récit évoque la phase finale, au printemps 1988, de la campagne pour les Oscars des films sortis en 1987. "Hope and Glory" de Boorman et "Le Dernier Empereur de Bertolucci" sont tous deux en lice pour les Oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur. La compétition se solde par le triomphe du "Dernier Empereur" (neuf nominations, autant d'Oscars : film, réalisateur, adaptation, décor, photo, costumes, montage, musique, son) et la déroute de "Hope and Glory" (cinq nominations : film, réalisateur, scénario original, décor, photo ; aucun Oscar) .

Où est passé le cinéma indépendant ? Nous le voyons très peu sur nos écrans, ou en coup de vent. et quand il est présent dans les grands festivals il peine à convaincre. Pourtant, entre Hollywood inféodé aux blockbusters et le règne des séries, il y a forcément un place pour un autre cinéma américain : libre, cru, audacieux.

Laissez passer l'"Ambulance" ! Michael Bay revient réveiller salles de cinéma avec un actionner pied au plancher, tourné façon guérilla dans les rues de Los Angeles. L'occasion de faire le point avec lui sur l'état du divertissement hollywoodien dont il est l'un des maîtres artisans, mais qu'il ne reconnaît plus tout à fait.