La réforme tumultueuse du statut des intermittents et la décision du Conseil d'Etat de considérer "Popstars" comme une oeuvre audiovisuelle symbolisent une évolution du rapport aux oeuvres et aux artistes. Et annoncent une crise profonde.

Bénévoles, travailleurs saisonniers ou salariés à plein temps, ils sont plusieurs milliers qui, chaque année, le temps d'un festival, deviennent attachés de presse, figurants ou comptables. Enquête.

Professionnels du spectacle, ils travaillent à temps partiel et sont indemnisés à l'année. Un statut que le patronat juge trop avantageux, mais dont la suppression appauvrirait la création culturelle.

Pour faire des économies en faisant payer ses employés par l'assurance-chômage, les astuces ne manquent pas. Les sociétés qui travaillent pour la télévision les connaissent toutes.

Saboter le Festival de Cannes ? Les intermittents en rêvent. Depuis des mois, ils fourbissent leurs armes pour prendre d'assaut le deuxième événement le plus médiatisé du monde et faire plier le gouvernement. Revue des troupes et état des lieux avant la bataille.

L'appel, en pleine campagne électorale, de la réalisatrice Pascale Ferran sur le fossé qui se creuse entre riches et pauvres au cinéma a lancé le débat sur la place du septième art.

La chasse aux indemnités continue pour les intermittents qui accusent toujours le coup de 2003. Une réforme pour rien ?

Zoom, en septembre 2010, sur le régime d'assurance chômage des intermittents du spectacle en France, alors que la convention d'assurance chômage, entrée en vigueur en France le 1er avril 2009, arrivera à son terme le 31 décembre 2010. Bénéficiant d'un régime d'indemnisation très avantageux, les intermittents du spectacle représentent 0,8% des salariés affiliés au régime général, 3,4% des effectifs indemnisés et 5,9% des dépenses du RAC (régime d'assurance chômage).

Deux des plus grands festivals de l'été, Montpellier-Danse et celui d'Aix-en-Provence, ont été les premières victimes du mouvement de protestation.