Dell et Gateway 2000, les champions de la vente d'ordinateurs par correspondance, font un tabac dans le monde et en France. Et déstabilisent les géants.

Rien ne va plus sur la planète informatique : le président d'IBM vient d'être congédié pour avoir essuyé en 1991 les plus grosses pertes de l'histoire de l'industrie américaine (presque 5 milliards de dollars), et les constructeurs sont tous plongés dans le marasme. Pourquoi ?

Michael Dell avait 19 ans quand il a fondé son groupe. Sa recette : la vente directe et des prix bas. Pas de boutique, pas de stocks, pas de soucis. Vingt ans plus tard, devenu numéro un mondial des PC, il vient d'annoncer des profits record, alors que ses rivaux IBM et Hewlett-Packard sont en crise.

Après avoir frôlé plusieurs fois la faillite, le fabricant taïwanais est devenu un géant de l'informatique grâce à ses PC aussi performants que bon marché.

Malmenée - côté offre - par une compétition planétaire extrêmement vive, confrontée - côté demande - à un marché moins porteur, l'informatique serait-elle dans l'impasse, acculée désormais, comme les bonnes vieilles industries d'hier, à rogner partout les marges et à réduire en conséquence les dépenses de R & D qui seraient cependant indispendables pour qu'elle acquiert un nouveau souffle ?...

Pierre Bonnaure fait ici le point sur les différents mouvements qui animent le monde de l'informatique actuellement.

Parce que leurs affaires, désormais globales, nécessitaient que les échanges s'opèrent de manière aussi fluide et instantanée que possible, banques et entreprises ont tout misé sur l'informatisation et la dématérialisation. Ainsi, le trader rivé à ses écrans interconnectés a remplacé le courtier criant des ordres d'achat à la corbeille. Mais ces technologies de l'information et de la communication (TIC) sont aussi le pôle de croissance sur lequel mise le capitalisme pour se renouveler. Ces dernières années, cette dynamique s'est accélérée à une allure vertigineuse.

Analyse du rapport déséquilibré entre les grandes entreprises du web et l'univers du logiciel libre, dont les développeurs sont davantage mobilisés par la passion de la programmation plus que par l'appât du gain. Collaboratif, ouvert, libre de droits : le mouvement du logiciel libre, qui a fêté ses trente années d'existence en 2013, incarne plus que jamais une résistance à la privatisation du savoir et de la culture. Des milliers de programmeurs élaborent bénévolement des outils qui servent à tous, pensés comme le véhicule d'un projet d'émancipation.

Selon Eckhard Pfeiffer, président du numéro deux de l'informatique mondiale, le triomphe de la standardisation réduit le poids de l'innovation dans les ordinateurs, devenus des produits grand public...

Alors que Hewlett Packard absorbe Compaq, c'est la culture d'entreprise plus agressive de ce dernier qui prend le dessus.