Salué comme une victoire des modérés, le résultat des élections n'aura pas d'incidence sur la politique intérieure, encore moins sur la politique de Téhéran au Moyen-Orient.

Malgré les incertitudes politiques, le groupe français Total a signé un important contrat d'exploitation gazière en Iran.

La politique agressive de l'Arabie Saoudite vis-à-vis de ses voisins a divisé le camp arabe sunnite, affaibli sa notoriété régionale et renforcé l'Iran dans tout le Moyen-Orient.

Le 11 février 1979, la révolution islamique triomphe à Téhéran, soulevant d'immenses espoirs parmi la population. Depuis trente ans, le régime, renforcé par huit années d'une guerre sanglante contre l'Irak, impose sa loi au peuple iranien. Ses ambitions nucléaires inquiètent aujourd'hui la communauté internationale.

L'Iran, qui a soutenu militairement et financièrement les différentes factions de l'Alliance du Nord et les milices chiites, entend aujourd'hui récupérer sa mise.

La chute du régime de Saddam Hussein et de celui des talibans puis l'enlisement des Etats-Unis en Irak ont débarrassé Téhéran de ses deux principaux ennemis et rassuré la République islamique sur le risque d'une intervention américaine.

Après avoir proposé au Conseil de Sécurité des Nations unies une résolution franco-britannique très dure qui ouvrait la voie à des sanctions contre Téhéran, Paris s'est rapproché des positions de Pékin et de Moscou, en faveur d'un texte moins contraignant.

Pour cet expert français, la réalité iranienne est autrement complexe que le sentiment de raidissement qu'offre le conflit autour du nucléaire.

Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne proposent un nucléaire civil ou menacent de sanctions économiques.

Téhéran célèbre la "victoire" du Hezbollah, met en garde Israël et affirme ses ambitions.

Sultan Sooud al-Qassemi, qui a soutenu les révolutions arabes dont le résultat l'a déçu, constate que les Etats du Golfe en sont sortis intacts. Ils connaissent aujourd'hui deux menaces : une menace intérieure, celle des Frères musulmans, qu'ils espèrent éliminer ; une menace extérieure, celle de l'Iran, alors même qu'un rapprochement de Téhéran avec Washington est possible. Pour Mahmoud Sariolghalam, le rapprochement entre l'Iran et l'Occident ne pourra cependant être que très progressif et s'opérer à moyen terme.

Derrière les institutions officielles du Parti de Dieu - oeuvres sociales, aide médicale, distribution de nourriture aux pauvres, réseau scolaire - qui assurent sa réputation et sa popularité bien au-delà de la communauté chiite.