Eprouvée par la faillite du chausseur Jourdan, Romans s'étiolait entre un vieux centre-ville paupérisé et des barres d'immeubles des années 70. Jusqu'à ce que Thomas Huriez, Zorro du denim (1083), transforme une friche industrielle en ateliers modernes et touristiques, fabriquant jeans, sneakers, ceintures...

Succès français. Depuis 2013, Thomas Hurlez produit de nouveau des jeans dans l'Hexagone. Et fourmille de nouveaux projets.

Serait-ce la revanche de Claude Lévi-Strauss, l'anthropologue français hostile à "la civilisation en masse" produite en monoculture, "comme la betterave", sur Levi Strauss, le vendeur de jeans américain ? Tandis que le marché mondial marque le pas, de jeunes griffes françaises se remettent en selle. Avec succès.

Trouver le bon jean étant devenu une obsession pour beaucoup de Français, nous sommes allés à Tokyo à la rencontre du maître en la matière.

En lançant sa marques de jeans 1083, Thomas Huriez a poursuivi l'objectif de recréer une filière du jean en France, de la matière première à la confection. Il a implanté son entreprise à Romans-sur-Isère (Drôme), un territoire à l’identité industrielle forte. Sa société est passée d'un CA de 200 000 euros en 2013 à 8 millions d'euros en 2020, avec 40 000 jeans vendus sur un volume annuel de 89 millions en France. Elle emploie 70 personnes en direct et 150 avec les sous-traitants. Interview du dirigeant qui revient sur son modèle économique pour intégrer ses coûts de production.