La rentrée cinéma charrie une belle vague de cinéastes et d'acteurs en liberté, dont le moindre n'est pas Benicio Del Toro, impressionnant en Indien traumatisé par la guerre dans le nouveau film d'Arnaud Desplechin, « Jimmy P. », et qui se révèle un insatiable cinéphile.

Arnaud Desplechin fait migrer son théâtre analytique dans l'Amérique au coeur du XXe siècle et réussit un film ample et presque apaisé.

″Jimmy P.″ remet les compteurs à zéro. Avec cette adaptation d'un livre du père fondateur de l'ethnopsychanalyse, Georges Devereux, Arnaud Desplechin renoue avec la simplicité du récit filmique, tout en proposant un voyage aux racines de la psychanalyse. Du grand cinéma populaire d'auteur.

Ce mois-ci, le réalisateur Nicolas Klotz s'attarde sur un plan de « Jimmy P. psychothérapie d'un Indien des Plaines », d'Arnaud Desplechin. Un ″smoke signal″ cinématographique.

En 1947, Jimmy P., un Indien Blackfoot revient de la guerre en proie à un lourd traumatisme. Son cas est un défi pour la psychanalyse. Un thérapeute en rupture de ban, Georges Devereux, va le relever et faire naître ainsi une nouvelle discipline, l'ethnopsychiatrie. C'est de cette histoire, véridique, que s'est emparée le cinéaste Arnaud Desplechin dans son dernier film. L'occasion de lui faire rencontrer l'un des plus éminents disciples de Devereux, Tobie Nathan, et de se demander avec eux si l'inconscient est culturel ou universel.

Deux films s'aventurent à la croisée des inconscients individuels et collectifs.

Peut-on soigner quelqu'un d'un trouble psychiatrique en étudiant ses rêves ? C'est la piste suivie par l'ethnologue Georges Devereux avec son patient Jimmy P., dont l'histoire est aujourd'hui portée à l'écran.

Le cinéaste de ″Rois et Reine″ s'est inspiré de ″Psychothérapie d'un Indien des plaines″, de Georges Devereux, pour mettre face à face deux rescapés, deux renégats. Entretien.