Salomon Malka et son frère Victor ont, dans "Le Grand Désarroi", enquêté sur les Français juifs, pris entre deux feux. Ils appellent la République à ne pas abandonner ces citoyens.

Outre le respect et la sympathie qu'inspire un ouvrage ressenti par son auteur comme une exigence de conscience et mené par lui à son terme en dépit de sa quasi-cécité, il impose la réflexion. Couronné du prix Philippe Viannay-Défense de la France, je m'étonne de la véhémence avec laquelle il a pu être critiqué. Un sous-titre moins « troublant », une structure un peu différente de l'ouvrage et quelques nuances d'expression auraient dû suffire à désamorcer la contestation.

On prend un verre avec les frères Malka.

Le regain de visibilité du judaïsme français depuis les années 1970 est souvent rapporté à l'arrivée massive, quelques années auparavant, de populations issues du Maghreb et qui vivaient leur judaïsme sur un mode communautaire et extraverti.

Une cérémoniqe officielle honorant la mémoire des "justes", qui ont aidé à sauver des juifs pendant la guerre, a eu lieu au Panthéon en janvier 2007.

De la révolte contre des actes de violence répétés à la solidarité totale avec la politique du gouvernement Sharon, la voie est étroite pour la communauté juive.

Le 14 novembre, une bagarre opposee des étudiants d'une école juive et trois élèves d'origine maghrébine à la sortie de leur lycée.

Non, la France n'est pas un pays antisémite. Mais l'antisémitisme s'y développe. Une judéophobie hier refoulée, aujourd'hui décomplexée. Et parfois violente. Elle se concentre dans un milieu bien précis : cette fraction de la communauté arabo-musulmane qui, entre frustration sociale et solidarité avec la cause palestinienne, trouve dans la détestation du Juif un exutoire à son mal de vivre, une revanche sur l'histoire.

Philosémite, oui, pro-israélien, non. Cette réalité risque de coûter sa réélection à Chirac. Comment récupérer le vote juif, un nouveau casse-tête pour ses proches.

Juifs : un peuple ? Une religion ? Une culture ? Qui peut trancher sans être aussitôt contredit ?

Alors que les juifs sont présents en France depuis près de mille cinq cents ans, qu'ils ont survécu aux persécutions les plus meurtrières, y compris la Shoah il y a à peine soixante-dix ans, qu'ils semblent désormais jouir d'une pleine intégration dans la nation française et d'un dynamisme communautaire sans précédent, pourquoi sont-ils, aujourd'hui, de plus en plus nombreux à quitter le pays ?