La foudre est tombée sur la chiraquie. La condamnation - sévère - d'Alain Juppé bouleverse tous les scénarios pour 2007. Le système occulte de financement du défunt RPR est stigmatisé par la justice ; le "fils préféré" du président paraît hors jeu ; la responsabilité de Jacques Chirac est largement soulignée... et la voie semble ouverte pour l'ambition sans cesse réaffirmée de Nicolas Sarkozy. La soudaine révélation d'une "affaire dans l'affaire" - des pressions qui auraient été exercées sur les juges - va-t-elle servir la défense des chiraquiens ou bien déboucher sur un nouveau Watergate ?

Vendredi noir pour le président. Ce 30 janvier, en apprenant une demi-heure avant le public la condamnation d'Alain Juppé, Jacques Chirac n'a pas seulement perdu son dauphin.

Celui dont Chirac disait : "C'est le meilleur d'entre nous", et sur lequel il comptait tant pour lui succéder à l'Elysée, quitte la politique par la petite porte.

Condamné à dix ans d'inégibilité en janvier dernier, l'ancien Premier minsitre joue sa dernière carte : tenter de convaincre ses juges de ne pas l'exclure du jeu politique.

Fin 2005, Alain Juppé pourra tirer un trait sur ses épreuves et revenir dans le jeu politique. Mais il prévient dès maintenant qu'il ne se laissera pas instrumentaliser.

Il n'a jamais digéré le jugement selon lequel il aurait "trahi la confiance du peuple" et veut maintenant laver son honneur. Première étape : la mairie de Bordeaux. Et ensuite, qui sait ?

L'ex-numéro deux du gouvernement Fillon encaisse mal sa défaite. Déjà, il rêve d'un nouveau point de chute. Cette fois, ça ne serait pas le Québec, mais, dès 2008, la présidence de la Commission européenne...

A Bordeaux, l'ancien Premier ministre brigue, à 62 ans, un troisième mandat. Un combat décisif après son cruel échec aux législatives de 2007.

Avec sa large victoire à Bordeaux, une partie de la droite désorientée par les excès de Sarkozy redécouvre qu'elle avait en réserve un homme d'Etat.

C'est un livre passionnant que l'Express a lu en avant-première : l'ancien chef de gouvernement débat avec un autre ″ex″ de Matignon, Michel Rocard. De retour au pouvoir, il a aussi repris un échange de vieille date avec Nicolas Sarkozy.

Détesté il y a vingt ans, il est aujourd'hui l'homme politique le plus populaire de France. Quelle est sa stratégie pour supplanter Nicolas Sarkozy et remporter la présidentielle de 2017 ? Rencontre avec un ressuscité.