Quarante ans qu'ils s'admirent et s'exaspèrent, s'allient ou s'affrontent à fleurets mouchetés. Entre le maire de Bordeaux et l'ex-président, favoris pour la primaire, l'heure de la bataille a sonné.

"J'aime les femmes !" clame le favori de la primaire de la droite. Le même qui, en 1995, avait viré en vingt-quatre heures huit femmes de son gouvernement. "L'Obs" les a retrouvées et leur a demandé ce qu'elles en pensaient.

L'un enchaîne les selfies avec ses fans, l'autre prend consciencieusement des notes... A la foire agricole de Châlons, les deux favoris de la primaire à droite ont affiché leurs styles radicalement opposés.

Selon un sondage exclusif de l'Ifop pour "L'Obs" : 57% des électeurs de gauche trouvent légitime de participer à la primaire organisée par Les Républicains. En très grande majorité, ils veulent faire barrage à Nicolas Sarkozy. Quitte à voter pour Alain Juppé...

Les attaques répétées de Nicolas Sarkozy contre le maire de Pau visent à mobiliser ses troupes contre celui qui a voté Hollande en 2012. Mais elles révèlent aussi l'inquiétude du camp de l'ex-président face à la candidature d'Alain Juppé.

Le chiffre des adhérents à la nouvelle formation a été multiplié par deux ! Une déformation bien française qui augure mal d'une réconciliation du citoyen avec la politique.

Malgré les difficultés du président et une cote de popularité qui reste dans le rouge, on n'en est pas encore là. Et personne pour le moment à l'UMP n'ose afficher des ambitions rivales pour 2012. Pourtant, celui que Sarkozy surveille du coin de l'oeil - l'ancien Premier ministre Alain Juppé - s'est remis en mouvement

Le ministre des Affaires étrangères se pose plus que jamais en recours. Si Sarkozy - l'hypothèse monte à droite - n'est pas en état de se représenter, il sera le candidat à la présidentielle de 2012.

Le maire de Bordeaux ne croit pas vraiment au retour de l'ex-président. Alors, tout en se consacrant en priorité à sa ville, il se prépare pour 2017. A sa manière.

Le ministre des Affaires étrangères soutient le président. Mais il fait entendre sa petite musique. Au cas où ...

Discrètement, sans forcer le ton, le maire de Bordeaux s'est imposé dans l'opposition, comme le seul rival possible de Sarkozy. Décryptage d'une stratégie en pointillé.

Le maire de Bordeaux ne ménage plus l'ancien président. Mais, s'il avance pour 2017, c'est encore à petits pas. Histoire de n'insulter personne. Pas même l'avenir.