Guillermo del Torro n'aura jamais réalisé sa "Belle et la Bête". Ou plutôt si, mais en inversant la proposition : dans "La Forme de l'eau", la princesse est l'être incomplet qui doit se transformer grâce à l'amour. Comme a su le faire le cinéaste mexicain pour réaliser son plus beau film, moins un conte horrifique qu'un irrésistible mélodrame romantique. En complément de l'interview du réalisateur, un focus sur Sally Hawkins, comédienne principale de "La Forme de l'eau".

Quand "La Belle et la Bête" rencontre "Delicatessen". Supposé poétique, un bain de formol formel suranné sur des amours interespèces.

Guillermo del Toro et ses compatriotes mexicains, Alfonso Gonzales lnarritu et Alfonso Cuaron ont insufflé de l'adrénaline - mur de Trump ou pas - dans la production hollywoodienne et trusté les Oscars et les Lions d'or. Avec son nouveau film, "La Forme de l'eau", sa plus grande réussite depuis "Le Labyrinthe de Pan", Guillermo del Toro et son imagination fertile ont créé un hybride entre le conte de fées, la satire politique et l'Odyssée de quelques solitaires bannis du monde des puissants : une muette, une femme noire, un gay et une créature amphibie.

Après le lion d'or et le golden globe, l'Oscar ? Grâce à son nouveau film, le réalisateur mexicain connaît enfin la consécration, malgré des accusations de plagiat. Rencontre avec un maître du fantastique.