Conversation d'un soir d'été. A gauche, Jean-Pierre Marielle, 73 ans, sorte de Vittorio Gassman ombrageux. A droite, Claude Miller, 60 ans, cinéaste inclassable qui, avec "La Petite Lili", signe son "mépris" à lui. Dans ce film sur le cinéma et le pouvoir, inspiré de "La Mouette" de Tchekhov, Marielle, vieux ronchon hypocondriaque cerné par l'âge, fait encore le zouave et le beau. Lisez, vous entendrez peut-être sa voix de basse qui, dans "Les Acteurs" de Bertrand Blier, peinait à réclamer "un pot d'eau".

Après "L'Effrontée", "La Petite Voleuse" ou "L'Accompagnatrice", le réalisateur s'intéresse à "La Petite Lili", jeune comédienne qui rêve de réussite. Une fois de plus, Claude Miller fait des personnages féminins les vrais "moteurs" de son film. Il dit ici pourquoi.

Claude Miller a plus d'une fois porté à l'écran des classiques de la littérature policière pour mieux les fondre dans un univers personnel immédiatement balisé. En adaptant cette fois-ci une pièce de Tchekhov, il intrigue, tout du moins, avant d'emporter l'adhésion, tant cette relecture de la pièce lui permet de parler de cinéma, de son art et de ses obsessions.