Ecrivain poète, Lamartine avait une pensée politique originale et eut une carrière d'homme public de premier plan. Ce sont ces aspects que développe l'auteur.

L'un est un poète, aristocrate, séducteur et idéaliste ; l'autre, un chevalier d'industrie à l'énergie débordante, épris de puissance et de richesse. L'un rêve de fonder une France républicaine, fraternelle et sociale ; l'autre, de la couvrir de rails et de machines à vapeur. Alphonse de Lamartine, Eugène Schneider : ces deux figures symétriques et opposées, issues du même terroir bourguignon, incarnent les énergies et les rêves de la France, de Louis-Philippe au Second Empire. La vision politique de Lamartine, imprégnée de romantisme, s'effondrera après la révolution de 1848, face à l'ambition et à l'habileté de Louis-Napoléon Bonaparte. Commence le règne de l'argent, en même temps qu'une expansion économique sans précédent au cours de laquelle triomphe le pragmatisme entreprenant du maître de forges... Ce livre a été couronné par le prix Femina Essai en 2001.

Ces études axées autour de 3 grands thèmes, apportent des informations nouvelles sur les idées et les activités du poète et député : le cas particulier du journal de voyage de Lamartine, Voyage en Orient ; les lettres inédites entre le poète et sa femme Marianne de Lamartine ; des témoignages contemporains et une iconographie autour de la figure de Lamartine.

Un regard sur la destinée d'un poète, historien de la Révolution et figure de proue d'une autre révolution

Dernier écrit de Lamartine, ses Mémoires racontent sa jeunesse sous la Révolution, le Consulat et l'Empire

Il s'agit ici des trois grands poètes du romantisme, envisagés comme créateurs et propagateurs de pensées. On y trouvera ce qu'on peut appeler la religion ou la foi de chacun d'eux, telle que la proposaient à leurs contemporains, dans la ruine des croyances traditionnelles, Lamartine, Vigny, Hugo. On ne peut séparer cette foi de leur poésie sans contredire leur vœu profond et légitime. Les drames et les problèmes de la société issue de la Révolution furent, en même temps que ceux de la condition humaine, la matière de leur œuvre. On trouvera en eux trois un fonds d'espérances et de prophéties communes, en même temps qu'une vision du monde propre à chacun d'eux. Ils attestent le caractère profondément antidogmatique qui domine la vaste quête spirituelle qui marque leur époque. Ils tentent, chacun à sa façon,à travers une invention foisonnante de fables et de symboles nouveaux, l'esquisse d'un credo futur de l'humanité. Les dernières générations n'ont dédaigné la richesse de cette pensée que par prévention antihumaniste ou par étroitesse esthétisante. Paul Bénichou cherche ici à retrouver dans le romantisme ce qu'il fut dans ses grands créateurs : un moment d'espoir, de résurrection et de métamorphose après le plus grand cataclysme humain que l'Europe eût jusque-là connu. C'est la grandeur du romantisme d'avoir élargi à cette mesure et élevé à ce niveau ce qu'on appelle trop mesquinement la poésie lyrique.

Après une première partie consacrée à situer Lamartine et sa famille dans la société mâconnaise et bourguigonne du début du 19e siècle, l'ouvrage nous conduit aux principaux lieux de province où s'est imprimé de façon indélébile son souvenir : Milly, Saint-Point, Monceau, Cormatin, Cluny, Montculot...

Sait-on encore qu'en 1820, la publication des "Méditations" marqua l'histoire de la poésie d'une façon péremptoire et qu'en 1848, Lamartine fut le grand homme politique de la révolution ? Tout cela est conté ici de façon alerte

Publié en 1835, et situé entre l'Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811) de Chateaubriand et le Voyage en Orient (1851) de Nerval, ce journal de voyage est un élément central de la lignée des récits d'écrivains-voyageurs du XIXe siècle.