Quand un romancier matérialiste revient sur une année où la raison a souvent semblé nous manquer... Entretien métaphysique avec un homme de lettres et de sciences, Hervé Le Tellier, Prix Goncourt 2020.

Hervé Le Tellier, on le sait, a reçu le prix Goncourt 2020 pour son roman "L'Anomalie" (Gallimard). A la demande, voici que cet oulipien nous dévoile d'autres "anomalies" : des villes, peut-être antiques, en tout cas improbables. Jeux de mots et jeux de pensée sont au rendez-vous.

Près de 900 000 exemplaires vendus, un prix Goncourt et déjà une vingtaine de traductions : "L'Anomalie", roman d'anticipation atypique mêlant le polar, les histoires à l'eau de rose et la science-fiction, est ce que l'on appelle un phénomène littéraire. Qui a fait de son auteur, Hervé Le Tellier, 64 ans, une célébrité. Un statut avec lequel l'écrivain, jusque-là peu connu du grand public, ne semble pas encore tout à fait à l'aise.

A l'heure où nous écrivons, Hervé le Tellier est un des favoris du prix Goncourt. "L'Anomalie", roman inclassable de la distorsion du temps et réflexion sur le double, lui vaut une belle reconnaissance. Rencontre.

Avec ce "roman de romans", l'oulipien réussit encore à surprendre ses lecteurs, qu'il met à contribution dans un récit virtuose mêlant genres et contraintes, données scientifiques et références littéraires. Une prouesse.

Quatre ans après son prix Goncourt, phénomène vendu à plus de 1 million d'exemplaires, l'écrivain publie "Le Nom sur le mur", récit sur un résistant oublié, André Chaix, dont la vie offre des parallèles avec la sienne.

Au début, on dirait une farce. Il est vrai qu'avec l'oulipien Hervé Le Tellier, sociétaire des "Papous dans la tête", dramaturge satirique de "Moi et François Mitterrand" et auteur de "la Disparition de Perek" on s'attend à sourire.

Et si vous rencontriez votre double ? C'est le scénario imaginé par le roman d'Hervé Le Tellier, prix Goncourt 2020. Où l'on découvre, études de psychologie à l'appui, qu'une telle confrontation nous en apprendrait énormément sur nous-mêmes.

Une rentrée en ébullition et des prix à foison : la saison automnale est le moment le plus attendu par tous les acteurs du livre. Les récompenses les plus prestigieuses sont aussi les plus académiques, mais sont-elles également les plus prescriptrices ? Enquête sur une spécificité bien française qu'honorent chaque année lecteurs, auteurs et éditeurs. L'article se conclut par l'interview d'Hervé Le Tellier qui déclare : "Pas la peine de le nier : avoir un prix, ça compte".

« L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté. » Cette citation d’André Gide pourrait être la devise de L’OuLiPo ? L’Ou… Li… Po… mais keskecé* ? OuLiPo, c’est l’acronyme d’une locution assez obscure : Ouvroir de Littérature Potentielle, inventée par des écrivains qui partageaient une méthode commune : écrire en se fixant des contraintes très précises et un peu loufoques ! Né il y a soixante ans, avec Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais, l’Oulipo existe toujours : son président Hervé Le Tellier a même remporté le prestigieux prix Goncourt en 2020.