La tournée mouvementée d'une troupe de théâtre, entre coups de gueule et drames perso. Un deuxième film impétueux.

Dans son deuxième long-métrage, "Les Ogres", la jeune réalisatrice met en scène une troupe de théâtre itinérant à l'énergie proche de l'exubérance. Un film inspiré de son enfance fellinienne.

Titres recensés : Intégrale Frederick Wiseman et "In Jackson Heights" ; Retour sur "Chocolat" de Roschdy Zem ; "Midnight Special" de Jeff Nichols ; "Les Ogres" de Léa Fehner ; "Visite ou Mémoires et Confessions" de et avec Manoel de Oliveira ; "Suite armoricaine" de Pascale Breton ; "Remember" d'Atom Egoyan.

Tout commence dans la lumière crue d'un projecteur. Quelques plumes, un froufrou et un corps en apesanteur aiguisent notre regard. Un bref moment de calme cinématographique rapidement balayé par l'entrée fracassante des comédiens sur la scène du Davaï Théâtre. On chante, on hurle, on glousse, on exulte. Cette introduction en forme de respiration quasi silencieuse nous aura laissé entrevoir la beauté et la générosité de la mise en scène de Léa Fehner.

Léa Fehner signe un deuxième long métrage magistral et baroque, "Les Ogres". Un événement.

Léa Fehner s'immerge dans le quotidien d'une troupe de théâtre itinérant, révélant emportements et frénésie. La cinéaste répond à la critique.

Avec "Qu'un seul tienne et les autres suivront", la réalisatrice Léa Fehner avait obtenu le Prix Louis-Delhuc du premier film en 2009, en imposant une vision complexe du monde à travers de multiples personnages imbriqués dans une ronde ténébreuse et labyrinthique. Et puis, comme si elle était enfermée dans une pièce sombre et avait voulu en sortir pour voir le soleil, dans le nouveau "Les Ogres", elle suit au quotidien la trace d'une troupe de théâtre itinérante et s'attache à une communauté de coeur et d'esprit qui vibre au rythme des mêmes émotions, côté cour et côté jardin.