Opéra-comique emblématique du répertoire romantique français, "le Domino noir" de Daniel-François-Esprit Auber devient dans la mise en scène de Christian Hecq, de la Comédie française et Valérie Lesort, une fantaisie déchaînée, fellinienne, fantasque.

Auréolée d'un Molière et d'un prix de la Critique, Valérie Lesort sort de l'ombre. Du théâtre à l'opéra, de "La Mouche" "à "Orphée" et "Eurydice", la metteure en scène sera partout à la rentrée. Humour décalé, grotesque et baroque, elle a imposé son style avec son complice Christian Hecq. Portrait d'une artiste qui avance masquée.

L'Opéra-Comique nous a donné, avec "Ercole amante", un bonheur sans réserve. Cette représentation de l'opéra trop rarement joué de Cavalli (1602-1676) est une réussite absolue, à la fois par la perfection de l'exécution musicale, et par l'invention jaillissante de la mise en scène. Mettre en scène une oeuvre de 1662 n'est pas chose facile : une reconstitution érudite risquait de trahir le dynamisme de cette musique ; la fantaisie moderne risquait de la dénaturer.

L'Opéra-Comique donne "La Périchole" dans une interprétation où la joie triomphe, et l'on sort heureux d'un spectacle à la gloire de l'art et de la beauté. Le directeur musical, Julien Leroy et la metteuse en scène, Valérie Lesort, ont opté pour la seconde version de cette oeuvre, et à bon droit.