Les combats qui secouent Tripoli depuis la fin du mois d'août 2018 reposent la question du rôle des groupes armés. Et jettent le doute sur l'efficacité du processus politique défendu par la communauté internationale.

Le Conseil national de transition a tout planifié. Sauf les luttes internes...

Le chef des armées lié au Parlement de Tobrouk a pris le contrôle des terminaux du "croissant pétrolier" libyen. Depuis, les exportations ont repris. La communauté internationale devra tenir compte de ce général dans le règlement de la crise libyenne.

En Libye, il sera bien difficile de mettre en oeuvre sur le terrain l'accord de réconciliation conclu fin juillet, en France, entre les deux forces rivales qui se disputent le pouvoir.

Le spectacle affligeant de la mort du tyran et le choix de la charia comme projet national jettent une ombre sur la Libye nouvelle.

Un Etat impuissant, des milices omniprésentes, une insécurité croissante, la Libye de l'après-Kadhafi fait peur. D'autant qu'elle est aussi devenue un vaste supermarché où viennent s'approvisionner en armes tous les groupes de la région. A commencer par ceux du Sahel...

Un Premier ministre sur la sellette, une Constitution qui n'est pas près de voir le jour, des revendications tribales et régionales virulentes... Nombreux sont les obstacles à surmonter pour créer, enfin, un véritable Etat.

En lançant un calamiteux appel au renversement du pouvoir, cet ancien colonel de l'armée de Kaddafi passé par les camps de la CIA au Tchad a tiré ses dernières cartouches.