Les aides au logement versées aux locataires ont plusieurs objectifs. Elles visent d'abord à limiter le taux d'effort des ménages bénéficiaires, c'est-à-dire la part des ressources qu'ils consacrent aux dépenses de logement. Ces allocations doivent également leur permettre d'accéder à des logements de meilleure qualité. Cependant, si l'offre de logement ne s'adapte pas à l'augmentation de la demande, ces aides peuvent entraîner une hausse du prix des loyers, ce que confirment les récentes évaluations réalisées par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).

Cet article montre que les objectifs originels des politiques publiques du logement (aider les plus modestes à se loger décemment) sont concurrencés dès le début du XXe siècle par des enjeux natalistes et familiaristes. Les conséquences en sont limitées durant la première moitié du siècle dernier, en raison de la faiblesse même de l'action publique. En revanche, ces orientations natalistes pèsent fortement lorsque se mettent en place les grandes politiques du logement des Trente Glorieuses, comme en témoigne le cas des allocations logement, pris ici comme exemple.