Voir ou revoir les films de Losey est un long voyage que l'on entreprend à travers l'âme humaine. Même après plusieurs visions, on peut avoir cette sensation, à la fois frustrante et remplie de promesses et d'attentes nouvelles, de n'avoir pas tout saisi ou tout compris, pas fait le tour du propos complet qui nous était soumis, tant les niveaux d'analyse ou de perception sont nombreux et se superposent.

Benoît Jacquot revient avec un thriller joliment vertigineux, "Eva". Rencontre avec un cinéaste du trouble. "Mon film est très langien". "J'essaie dans mon travail de ne pas trop préciser les choses", rencontre avec Gaspard Ullile, premier rôle masculin d'"Eva".

Rarement programmé dans les cycles consacrés à Joseph Losey, peu diffusé à la télévision, "Deux Hommes en fuite" est devenu une rareté.

La rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française du 6 janvier au 7 février 2022, ainsi que la ressortie en salles de "The Servant" et "Le Messager" fournissent une occasion de revenir sur cet étrange cinéaste que fut Joseph Losey. Une cohérence souterraine affleure dans cette filmographie disparate et déroutante.

Palme d'or en 1971, "Le Messager" ("The Go-Between") de Joseph Losey, adapté du roman de Leslie Poles Hartley (1953) par le dramaturge anglais Harold Pinter, est resté dans toutes les mémoires comme l'un des plus beaux, mais aussi l'un des plus ambitieux films de son réalisateur. Parfaitement numérisé et distribué par ESC Editions, le film fait l'objet d'une ressortie en combo DVD-Blu-ray accompagné d'un livret d'Olivier Père, qui met en valeur son univers et son esthétique, retraçant les grandes lignes des carrières de Losey, de Pinter et de Julie Christie.