La Bastille accueille le Macbeth de Verdi revu et corrigé par l'Opéra de Novossibirsk : une vision décalée et grinçante

A Genève avec ″Macbeth″, à Bruxelles avec ″Le Trouvère″, deux oeuvres du jeune Verdi soumises au feu du théâtre.

Quatre opéras de Verdi, et non des moindres, s'annoncent pour cette fin de saison lyrique 2016 : "Aïda" et "La Traviata" à Paris, "Macbeth" à Marseille, "Don Carlo" à Strasbourg.

Grâce à une mise en scène aussi rude que subtile et au talent d'interprètes remarquables, le Néerlandais Johan Simons expose à vif la violence incontrôlable du héros shakespearien. Saignant.

Ce Macbeth commence par un étrange rituel. Au lieu des trois sorcières attendues sur la lande, un enfant, probablement de sexe masculin, enterré. On obstrue ses yeux laissés ouverts avec de petites pierres, ou des coquillages. Après quoi on l'enfouit dans la tourbe au milieu des bruyères, un décor naturel propre à impressionner : l'Écosse elle-même en son manteau d'hiver, ciel gris, bas, qui coiffe comme d'un linceul les monts enneigés, on croit reconnaître les Cuillins, fantastiques sommets qui écrasent la ligne d'horizon sur l'île de Skye.

A l'occasion d'une réédition vidéo des adaptations de Macbeth et d'Othello par Orson Welles, une nouvelle traduction des deux pièces paraît et s'autorise de grandes libertés avec le texte original : flambarde jusqu'à devenir irritante, elle peut néanmoins se montrer très inspirée et inventive.