La nouvelle - et très controversée - Encyclopédie macédonienne a révélé la fragilité des relations entre les populations d'origine slave et albanaise de ce pays candidat à l'Union européenne.

Corruption de l'élite politique, économie à la dérive, conflit avec la Grèce, tensions entre communautés, terrorisme : la petite république ex-yougoslave traverse une phase de turbulences inquiétantes.

Sans gouvernement depuis décembre 2016, Skopje est sur le fil du rasoir. La crainte d'une guerre civile est devenue palpable.

La situation en Macédoine représente une menace potentielle dans une zone fragile. La complaisance européenne à l'égard d'une politique nationaliste répressive est étonnante. Jusqu'où l'Union européenne pourra-t-elle tolérer ces dénis de démocratie au nom de la défense de la "stabilité"?

Comment la Macédoine, pays souverain protégé par l'Otan, peut-elle être attaquée à partir d'un territoire, le Kosovo, sous mandat de l'ONU, et d'une zone contrôlée par les Américains ?

Depuis le 12 avril 2016, des milliers de citoyens manifestent chaque soir dans les rues de Skopje contre l'amnistie accordée à une cinquantaine de personnalités impliquées dans un vaste système d'écoutes illégales. En dépit de la crise ouverte, le pouvoir entend organiser des élections législatives le 5 juin. L'opposition n'y participera pas, et la médiation européenne court vers l'impasse.

Après une longue instabilité et l'arrivée au pouvoir de la social-démocratie grâce à un programme anticorruption contre la droite conservatrice, Skopje entame des réformes nécessaires à une certaine refonte de la vie politique et qui l'autorisent à regarder de nouveau vers l'Europe. Retour sur trois ans de crise.