En lançant son propre mouvement politique le 6 avril 2016, le jeune et ambitieux ministre de l'Economie veut faire bouger les lignes politiques traditionnelles françaises.

A bas l'ordre établi ! Qu'on ne s'y trompe pas, ce mot d'ordre peut aussi résonner sous les ors du ministère de l'Economie. Emmanuel Macron fait bouger les lignes : pour "The Economist", l'homme a vu juste en dénonçant la rigidité politique du pays. Sur les pas de Matteo Renzi pour le "Corriere della Serra", il fait enfin souffler un air frais dans les cieux européens, se réjouit la "Süddeutsche Zeitung". Pas si vite, tempère "La Libre Belgique", qui rappelle qu'aujourd'hui, Macron à l'Elysée, ce n'est que du virtuel. Sommaire. En finir avec le misérabilisme français.

Epaulé par une pléthore de spécialistes en communication - trop selon certains -, le ministre de l'Economie organise son mouvement En marche. Accompagné d'invités surprises, mais souffrant d'un manque réel de relais politiques.

En quatre ans, François Hollande a accompli ce dont la droite rêvait : il a explosé son propre camp. Au sein du PS, les divisions se creusent. Mélenchon prospère sur les colères de la rue. Valls et Macron capitalisent sur une rupture idéologique qui pourrait aussi sonner l'heure de la reconstruction... Ou de la destruction.

L'étoile de leur champion commence à pâlir. Qu'importe, les 10 000 volontaires qui quadrillent la France au service du ministre de l'Economie continuent de voir en lui leur sauveur. A quoi peut bien ressembler un "macronien" ? "Marianne" les a rencontrés.

Depuis plusieurs mois, les sondages bégayaient : Marine Le Pen au second tour, Alain Juppé devant Nicolas Sarkozy et François Hollande loin derrière. C'était compter sans Emmanuel Macron : sa probable candidature vient rebattre les cartes d'un système politique à bout de souffle.

Le parcours de l'ex-ministre de l'Economie, franc-tireur dans une gauche divisée, rappelle par bien des aspects celui de l'ex-président. Si son ambition le place dans les pas de VGE, pas sûr qu'elle le mène jusqu'à l'Elysée.

François Hollande a tiré sa révérence sans panache, estime la presse européenne. Quant à Manuel Valls, il doit maintenant relever le défi du rassemblement du PS, affirme "Politico". D'autres candidats, comme Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron, sont passés au crible par les médias étrangers.

Elle a des prétendants mais pas de boussole. La gauche est laminée entre une droite en pleine dynamique et une extrême droite en embuscade. Il y a, bien sûr, les éternelles querelles de personnes. Mais, cette fois, le malaise est bien plus profond : il n'y a plus de socle commun. Mélenchon joue la radicalité avec un certain succès. Macron veut révolutionner la donne politique. Montebourg entend incarner le "sérieux" et Valls prétend rassembler "les gauches irréconciliables", après les avoir fustigées !

La peopolisation de l'ex-banquier lui sert-elle de leurre ? Pendant que les gazettes parlent de sa femme, de son goût pour la philosophie ou l'Italie, peu se penchent sur son programme. "Marianne" passe au crible certains éléments de langage... Info ou intox ?

Après les chocs de Trump et du Brexit, le monde occidental regarde avec un intérêt sans précédent cette campagne, dont le casting est arrêté depuis la victoire surprise de Benoît Hamon à la primaire de la gauche. L'élection française n'a pas fini de livrer ses coups de théâtre. Sommaire. Enfin une vraie bataille politique. Les Français ont faim de changement. Un sauveur pour l'Europe ?. L'affaire Penelope Fillon.