A Rosarno, en Calabre, de très graves incidents entre immigrés et autochtones ont fait 67 blessés. Xénophobie ? Oui, mais pas seulement. Car l'ombre de la 'Ndrangheta, la mafia locale, plane sur ce drame.

Dans la province de Vibo Valentia, depuis plus de vingt ans, de jeunes hommes se volatilisent, victimes de la mafia et de l'omerta. Des crimes sans corps ni coupable. ″L'Express″ a arpenté ce triangle des Bermudes judiciaire et est allé à la rencontre de mères recluses dans leur douleur.

Retour dans cette petite ville de Calabre, où les habitants ont mené une chasse à l'homme, en janvier 2010, contre des ouvriers agricoles africains. Un coup de la Mafia, qui tient la cité ? Pas si simple. Ici se concentrent les maux d'une terre désertée par l'Etat.

Ils chantent le malheur et la vengeance, le sang rouge et le vin noir. A la demande des parrains de la N'drangheta, ils entonnent les mélopées d'un monde qui se meurt.

La tuerie du 15 août 2007, à Duisbourg où six jeunes Calabrais ont été liquidés en pleine ville, a révélé à la fois la sauvagerie des vendettas entre clans de la 'Ndranghetas et l'internationalisation de la mafia calabraise qui a su adapter ses valeurs archaïques aux nécessités des sociétés industrielles avancées...