Dans les grandes villes russes, la criminalité organisée contrôle les privatisations et le marché immobilier, vole les appartements et soumet les acquéreurs au racket. Cent vingt banquiers, victimes de cette "guerre de la propriété", ont été assassinés.

Au Kremlin, on s'obstine à décrire l'influence grandissante de la mafia comme le tribut à payer par une jeune économie pour accéder, enfin, aux délices du capitalisme.

Sans l'aide financière internationale, le Premier ministre russe ne gagnera pas sa bataille contre la corruption et le capitalisme mafieux. Mais le Fonds monétaire international, dominé par les ultralibéraux et les Etats-Unis, fait la sourde oreille, malgré les pressions des Européens.

Carnages, expropriations, coups montés : désormais, la mafia marche main dans la main avec la police, la justice et les services secrets, souvent avec la bienveillance complice des plus hautes autorités de l'Etat. Vincent Jauvert a enquêté à Moscou et en province sur cette ″verticale du crime″ qui gangrène la société russe.