Au moment où il s'apprête à diriger l'intégrale des Symphonies du compositeur autrichien, le célèbre chef d'orchestre évoque sa passion pour ce musicien étonnamment moderne.

Mahler écrit sa Neuvième Symphonie comme un testament : dans cette somme tragique, il récapitule sa vie, portant les moyens expressifs à leurs limites. Ici, entre les détails infinis de la partition et l'immense arche de l'oeuvre, le chef est en permanence sur le fil.

Une discographie exigeante : comment embrasser tous les aspects de cette Symphonine Monde ?

On célèbre en 2011 le centenaire de la mort de Mahler et ″La Folle Journée de Nantes″ le programme abondamment. Mais voyons plus loin. Mahler signe en fait une double origine : sans lui n'aurait pas eu lieu le séisme de l'atonalité, mais n'aurait pas existé non plus le second romantisme viennois, très vivace jusqu'aux années 1950. Exploration de cette double et passionnante descendance.

Immense interprète de Mahler, auquel il consacre son dernier disque et qu'il chantera à Paris, le baryton américain défend aussi ardemment la place de l'art dans la société.

Créé en 1908 à Prague, gravé pour la première fois en 1950, ce "Chant de la nuit" fut particulièrement joué par des orchestres nord-américains. C'est aussi la moins enregistrée des dix symphonies que composa Mahler.