Pris dans le carcan des traditions et d'un système politique quasi féodal, le royaume chérifien a longtemps évoqué celui de la Belle au bois dormant. Depuis l'accession au trône de Mohammed VI, le réveil est spectaculaire.

Un matin, au réveil, cette évidence : et si on allait à la rencontre du Maroc "d'en bas" ? Après tout, c'est ce Maroc-là qui votera l'an prochain pour des législatives cruciales.

Depuis dix ans, le roi a entrepris de moderniser le Maroc avec l'aide de sa garde rapprochée

Panne de l'ascenseur social français oblige, un nombre grandissant de jeunes diplômés issus de l'immigration maghrébine vont tenter leur chance au royaume chérifien. Le plus souvent avec succès.

Il a su moderniser la fonction sans toucher à l'essentiel. Pourquoi, onze ans après son accession au trône, Mohammed VI est plus populaire que jamais.

Malgré les progrès enregistrés lors des communales de 2009, la parité dans la vie politique se heurte encore à de fortes résistances. Pour les surmonter, d'aucunes n'hésitent pas à réclamer l'adoption de lois contraignantes en vue du prochain scrutin.

Il y a un an, des milliers de jeunes battaient le pavé aux cris de ″liberté, dignité, justice sociale″. Depuis, leur nombre a décru, mais leurs slogans sont restés dans tous les esprits.

Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à Taza ont fait plus de 200 blessés depuis début janvier 2012. Une colère qui risque de se propager à travers le pays.

Depuis plusieurs mois, les polémiques se multiplient : affaires de moeurs, liberté d'expression... Le conflit plus ou moins feutré entre "conservateurs" et "libéraux" révèle un malaise identitaire profond.