Ces trois écrivains limousins sont dépositaires d'une province originelle où s'enracine leur oeuvre. A la différence des auteurs régionalistes, le terroir agit comme un miroir où l'homme moderne interroge son origine et sa fin. La province donne à voir le crépuscule d'un état de la civilisation : elle fonde l'imaginaire, la réflexion esthétique et la relation de l'être à l'espace et au temps.

Illustré de photographies personnelles de R. Millet, cet ouvrage explore les thèmes de son oeuvre : le pays natal, l'ailleurs, la langue, la littérature, la musique, le désir, l'amour. C'est également pour l'auteur de Sentiment de la langue la possibilité de faire le point sur son travail et sa vie d'homme.

Cette analyse de l'oeuvre du romancier à travers l'organisation linguistique de ses fictions et la cohérence du personnel romanesque examine la dimension esthétique, poétique, narratologique et thématique du langage à l'origine de ses romans et le dialogue qu'ils entretiennent avec les autres domaines de l'art, tout particulièrement la musique.

En 1997, au Liban, en un mois d'avril neigeux, je suis descendu chez les morts, par les tombeaux de Byblos, par la source sacrée d'Afqa, et par le fleuve Litani, que les travaux de mon père avaient détourné à travers la montagne du Sud, vers Jezzine, où je n'ai retrouvé que le spectre de l'enfant que j'ai été et le bruit ténébreux du temps.

Ce volume est une introduction à l'œuvre de Richard Millet : il permet d'en dessiner les contours et de mesurer la diversité des thèmes et des formes qu'elle déploie. Pensé comme un manuel à l'usage de ceux qui souhaiteraient être guidés dans un corpus qui ne se réduit pas à des pamphlets, l'ouvrage comprend un grand entretien avec l'auteur, mené par Mathias Rambaud, ainsi que des notices sur chacun des livres publiés à ce jour.

C'est à Viam, son village natal, en Corrèze, que Delphine Descaves et Thierry Cecille ont rencontré Richard Millet pour avoir avec lui une série d’entretiens, "longues heures riches" autour de la littérature, de ses romans et de ceux des autres, du monde dans lequel nous sommes ; d’abord transcrites telles quelles, les conversations ont été relues ensuite par l’écrivain et, confessent ses interlocuteurs, parfois réécrites avec davantage de verve pamphlétaire, de sécheresse dans le jugement, de violence dans le ton. Faut-il le regretter ? Sûrement pas, affirme Delphine Descaves : "Cette altérité [entre oral et écrit] au sein d’un même être a précisément constitué un des aspects les plus inattendus et les plus intéressants de notre travail avec Richard Millet", explique-t-elle dans sa préface. Sûrement pas, renchérira-t-on, tant le regard que porte l’auteur de Lauve le pur sur notre temps est précieux : roman contemporain ou règne du politiquement correct, système scolaire en déroute ou affadissement de la langue, Millet raille nos errances avec des accents qui ne vont pas sans rappeler, parfois, ceux d’un Philippe Muray. Le roman français d’aujourd’hui ? "Je ne lis presque plus mes contemporains, par dégoût de leur langage, manque d’intérêt pour leurs thèmes. C’est la première fois dans l’histoire qu’on a réellement l’impression que tout se répète sous forme de farce", assène-t-il. Les noms pleuvent : les éditions de Minuit donnent pour lui dans "des entrechats sur des genres dits mineurs", la lecture de Jean Rouaud ne lui a laissé le souvenir que de "fautes de syntaxe" et d’une certaine "fadeur stylistique", les romans de Maurice Dantec ne bénéficient pas d’une "écriture digne de ce nom" (on sent malgré tout un certain intérêt pour son oeuvre, ainsi qu’une vraie admiration pour les deux tomes du Théâtre des Opérations).... Bernard Quiriny, in : www.chronicart.com

Pascal, le narrateur, raconte son expérience de la guerre au Liban entre 1975 et 1976 aux côtés des chrétiens, et livre ses réflexions sur cette épreuve comme un passage obligé pour s'initier à la vie et se préparer à l'écriture.