Depuis le 11 septembre 2001, le Président du Pakistan a été tenu de donner des gages de fermeté dans la répression du terrorisme. Mais il a choisi les groupes visés. Les Jihadis, eux, ont été épargnés. Une navigation de court terme qui pourrait avoir de graves conséquences.

La démission du général président Pervez Moucharraf ouvre une période de grande incertitude dans ce pays, puissance nucléaire, où les talibans sont en embuscade.

Les dirigeants irakien, israélien, afghan et pakistanais sont en difficulté. Leur point commun ? Chacun d'entre eux est un allié - de longue date ou récent - des Etats-Unis...

Les élections législatives du 18 février 2008 l'ont confirmé : le général-président est rejeté par l'écrasante majorité de la population. Pourtant, paradoxalement, les résultats du scrutin confortent plutôt sa position.

Depuis qu'il a limogé le président de la Cour suprême, début mars, le chef de l'Etat est de plus en plus contesté. La rue comme les médias réclament un changement.

Le président, de plus en plus critiqué depuis le limogeage du premier magistrat du pays, veut rester au pouvoir à tout prix. Quitte à réprimer des manifestations dans le sang et à museler les médias.

A la tête Pakistan depuis huit ans, le général Musharraf est désormais confronté à une situation de plus en plus grave.

Le régime Musharraf chancelle. Les élections législatives d'octobre 2007 et l'annonce du retour d'exil de Benazir Bhutto laissent entrevoir un tournant politique décisif. Mais rien n'est pour autant assuré.

Le général Musharraf, qui a pris le pouvoir il y a huit ans, n'a jamais été aussi impopulaire. Depuis six mois, il s'est mis à dos une grande partie de la société civile. Les islamistes lui reprochent son alliance avec les Etats-Unis et les magistrats fustigent ses méthodes dictatoriales.

Le président pakistanais vient de se voir reconduit dans ses fonctions de chef de l'Etat. Une manoeuvre politique qui ne fait que raviver les griefs de la population à son égard.

Le 3 novembre 2007, le président Musharraf a décrété l'état d'urgence sous prétexe de mieux combattre le terrorisme. Un retour à la dictature militaire pure et dure qui pourrait déboucher sur une période d'instabilité particulièrement dangereuse.