Nicolas Winding Refn, le metteur en scène de "Drive", revient avec "The Neon Demon", fable dans le milieu du mannequinat. Atypique, comme son auteur. Interview.

Dans "The Neon Demon", en salles le 8 juin 2016, Nicolas Winding Refn filme enfin des femmes... Pour leur faire vivre un cauchemar. Cette cruelle évocation du monde de la mode a reçu un accueil mitigé à Cannes. Ce qui n'est pas forcément pour déplaire au réalisateur danois.

"The Neon Demon" n'est pas une énième fable de chair fraîche pervertie et dévorée par la société du spectacle, c'est la mise en scène d'une hantise réciproque jusque dans les moindres détails de l'image. La beauté captive autant qu'elle est capturée, la morale est simple mais elle n'avait jamais été portée à cette extrémité indémêlable.

Même inachevé, "The Neon Demon" a beaucoup à nous apprendre sur Nicolas Winding Refn. Et permet de réviser nos jugements sur ses précédents faits d'armes.

A peine le tournage de "The Neon Demon" entamé, Nicolas Winding Refn en parlait comme de son premier film dédié à la puissance des femmes. Après l'opprobre tombée sur "Only God Forgives", revenir à Cannes avec un thriller féministe portée par Elle Fanning est peut-être l'occasion de remettre les compteurs à zéro. Et aussi de révéler la jouvencelle qui sommeille en lui.

Sorti dans la foulée de sa présentation cannoise, ce film se veut une satire de la culture du beau. Sublime ou prétentieux ? Nicolas Winding Refn tranche.

Dyslexique et daltonien, le cinéaste de "Drive" a divisé la Croisette avec "The Neon Demon", un film d'horreur, de cannibalisme et de nécrophilie. Il s'explique.