Le grand débat sur l'identité nationale ? Une coquille vide, selon l'historien Gérard Noiriel. Au sein d'un groupe d'intellectuels, il appelle à la suppression du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale.

Les immigrés, arrivés en masse depuis le XIXe siècle, n'ont pas fait qu'enrichir la France. Ils ont aussi contribué à toute une construction de l'idée de nationalité... Avec ses travaux pionniers, l'historien Gérard Noiriel a initié une nouvelle manière de faire l'histoire : appelée aujourd'hui socio-histoire.

Pour l'historien Gérard Noiriel, la France n'a été généreuse avec les réfugiés que lorsqu'elle a eu besoin de main-d'oeuvre. Aujourd'hui, c'est bien fini, et les propos lénifiants sur l'intégration masquent mal une politique de plus en plus répressive.

Revendications mémorielles et concurrence des victimes divisent aussi bien une France en quête d'identité que la communauté historienne mobilisée dans des pétitions parfois divergentes.

La France a déjà connu deux vagues de haine des immigrés, à la fin du XIXe siècle, puis dans les années 1930. Tout en pointant les ressemblances avec la période actuelle, l'historien Gérard Noiriel souligne que la France est devenue plus tolérante.

Ouvriers italiens, artisans russes, gouvernantes suisses..., l'immigration de masse émerge en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Dans ses travaux pionniers, Gérard Noiriel montre qu'elle se heurte, dès la IIIe République, aux mesures discriminatoires de l'Etat français.