Avec Viktor Orban à la tête du gouvernement, le pays qui préside l'Union pour six mois voit disparaître l'un après l'autre ses garde-fous démocratiques. Inquiétant.

Vingt ans après la chute du communisme, l'ancien dissident cède à la tentation autoritaire.

A Budapest, le chef du gouvernement, Viktor Orban, s'empare peu à peu de tous les leviers du pouvoir et façonne une Constitution à sa botte. Une « démocrature » prend forme au sein de l'Europe. Tandis que les pays de l'Union, qui ont d'autres soucis, tardent à réagir.

Leader autoritaire, législateur compulsif, le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'attire les foudres de son peuple et inquiète l'Europe. Reportage à Budapest.

Si certains artistes ont choisi de s'opposer à la politique du premier ministre nationaliste Viktor Orban, voire de boycotter leur pays, d'autres saluent les investissements du gouvernement hongrois dans le domaine culturel. Reportage à Budapest.

L'opposition a obtenu la tenue d'un référendum, le 9 mars 2008, sur une série de réformes libérales très impopulaires. Mais est-ce que cela changera quelque chose, se demande le philosophe Gaspar Miklos Tamas ?

Sous couvert de bonne gestion, le Premier ministre ultraconservateur favorise le transfert des établissements scolaires aux institutions religieuses. Ce qui lui permet de remettre au goût du jour une morale traditionnelle.

Viktor Orban n'a pas fini de faire parler de lui. A 50 ans, le Premier ministre hongrois irrite autant qu'il intrigue. A la fois libéral et dirigiste, pourfendeur des avantages sociaux mais capable de taxer les multinationales étrangères, il modifie plusieurs fois la Constitution, fait référence aux racines chrétiennes et à l'histoire millénaire de la Hongrie, accorde la nationalité à plus de 3 millions de Hongrois habitant dans les pays limitrophes, multiplie les lois, combat l'héritage socialiste, accroît l'emprise de son parti.

L'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, le 1er janvier 2012, mobilise l'opposition en Hongrie et provoque les protestations de certains dirigeants européens. La réforme supprime la référence à la ″république″ de Hongrie, accroît le contrôle du gouvernement sur la Cour constitutionnelle et, en matière économique, sur la Banque centrale hongroise. Le nouveau système électoral est considéré comme un outil au service du Fidesz, le parti du Premier ministre Viktor Orban. Celui-ci n'a aucune intention de céder malgré la crise économique qui frappe le pays.

Le Premier ministre Viktor Orban ne cache plus son admiration pour le "grand frère" du Kremlin et ses méthodes autoritaires. Tandis que l'Europe regarde ailleurs, l'opposition est laminée, les firmes étrangères sont rackettées et la corruption bat son plein. Seuls ses amis pourraient inquiéter le maître de la Hongrie.

Ancien dissident, l'écrivain György Konrad apporte un soutien inattendu au Premier ministre hongrois. S'il critique sa dérive autoritaire, il reconnaît qu'il a raison sur la question de l'immigration.