Comment la gauche réformiste, celle des militants et des responsables, peut-elle retrouver sa marge de manoeuvre, son projet original dans un monde que dominent les forces du marché et du libéralisme ?

A Carmaux, ville socialiste depuis 1892, le oui l'a emporté cet automne lors du vote interne au Parti socialiste. Mais aujourd'hui les partisans du non occupent eux aussi le terrain.

La France est déboussolée. La gauche se déchire. Le PS est au bord de la crise de nerfs. Jospin retrouve un rôle. Aujourd'hui, de tuteur. Demain, de leader ?

L'un dispose des gros bataillons du parti mais n'a pas d'alliés évidents : l'autre, porté par le succès du non mais exclu de la direction jusqu'au congrès de novembre, a un tout petit courant et des alliés encombrants.

Pour le patron des fédérations socialistes, Fabius, DSK, Hollande, lang et même Jospin ont "des atouts", mais aucun n'a "la martingale".

Inquiet du trouble et de la morosité des socialistes, l'ancien Premier ministre redoute que le parti ne s'abrite derrière une phraséologie de façade afin de se donner l'illusion d'être plus à gauche que quiconque.

"Il faut régler le débat centenaire entre pseudo-marxistes et vrais réformistes".

Sa visite à la Fête de l'Huma devait être le point d'orgue de sa rentrée politique. C'est raté ! Il voulait être au coeur de toute la gauche. Il pensait profiter de la dynamique du non. Mais ce sont désormais les appétits partisans qui s'affichent.

Philosophe et député européen, amoureux des livres et chef du courant au PS, quel est le vrai visage de celui qui espère s'installer, au Mans dans le fauteuil de Hollande ?

C'est parce qu'il est persuadé qu'il a changé que le sénateur de l'Essonne soutient désormais l'ancien Premier ministre, qui seul, à ses yeux, peut rassembler la gauche en 2007.

A l'occasion de l'ouverture du congrès du Parti socialiste, trois éditorialistes de grands journaux européens s'interrogent sur l'état de la gauche en France.

La droite craque, les banlieues flambent. Dans ce contexte, le congrès du Mans qui s'ouvre vendredi aurait dû être celui de l'unité et de la reconquête. Il risque d'être celui de la confusion et de l'amertume.