"Relâche", le spectacle mythique créé par Picabia pour les Ballets Suédois en 1924, reprend vie à la Biennale de la danse de Lyon. Un show provoc et foutraque, tirant à boulets rouges sur tous les défenseurs du bon goût, avant-gardiste jusque dans l'entracte !

De l'impressionnisme à l'abstraction, du fauvisme à Dada, Francis Picabia (1879-1953) aura tout essayé, pour privilégier finalement "l'invention pure". Portrait d'un anarchiste de l'histoire de l'art, célébré à New York après Zurich à l'occasion des 100 ans de Dada.

Au début des années 1940, entre deux nus érotiques, Francis Picabia (1879-1953), réalise "L'Adoration du veau", oeuvre aux sens multiples inspirée d'un photomontage d'Erwin Blumenfeld.

Disparu pendant trente-huit ans, il a été revendu à trois reprises. Sans que les marchands, les douanes ni les conservateurs ne s'en émeuvent.

Reconstituer "Relâche", mythique ballet d'Erik Satie et Francis Picabia créé au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, le 4 décembre 1924, est le défi que Petter Jacobsson et Thomas Caley entendent relever avec les danseurs du Ballet national de Lorraine. L'improvisation, les gags, les gestes banals du quotidien, le jeu des acteurs proche du music-hall, l'introduction du film burlesque "Entr'acte" de René Clair provoquèrent certes le scandale, mais ils influencèrent aussi la scène de la danse du 20e siècle. "Relâche" marque un point de non-retour qu'il est fondamental d'explorer.