Pierre Herbart, le romancier oublié d'après-guerre, est ici ressuscité par Jean-Luc Moreau, qui signe une belle biographie de cet ami de Cocteau et Gide.

Il était temps qu'une biographie rende enfin grâce à Pierre Herbart, éternel second rôle de la geste gidienne. C'est désormais chose faite avec l'enquête minutieuse signée Jean-Luc Moreau.

Quarante ans après sa mort, il était grand temps. Jean-Luc Moreau nous procure la première biographie de Pierre Herbart. Il a pu interroger les derniers témoins et obtenir communication de documents inédits (en particulier les lettres d'Herbart à sa femme Elisabeth Van Rysselberghe et à son amour d'automne, Charlotte Aillaud).

Les péripéties et les moments les plus savoureux, les plus dramatiques ou les plus heureux de sa vie, Pierre Herbart (1903-1974) en avait lui-même extrait et transmué l'élixir dans des récits elliptiques et maîtrisés, séduisants par leur spontanéité un peu cynique : "La Ligne de force" (1958) ou les "Histoires confidentielles" (1970) rééditées aujourd'hui. On y respire une douleur, le goût de la vie, et un jugement politique sans défaut. Et une foncière résistance à l'envie de tout dire. Typiquement : "De la Chine, je ne dirai pas un mot. J'entends garder cette poire pour la soif."

Un livre se consacre à cet auteur secret, proche de Gide et de Cocteau. Un dandy indécis qui paraît avoir eu trop de désirs ou de rêves pour parvenir à réellement se réaliser.

Une biographie retrace la vie de cet homosexuel couvert de femmes, proche de Gide et résistant, qui a laissé de beaux livres.