Contrairement à un mythe tenace, les marbres grecs et romains n’étaient pas blancs. Les archéologues le savent depuis le XVIIIe siècle, mais les musées ont longtemps occulté ce fait aux visiteurs. Les initiatives se multiplient aujourd’hui pour restituer aux oeuvres leur polychromie d’origine.

La découverte au Pérou et dans le nord du Chili de plusieurs sites de production de pigments révèle l’importance de cette activité minière à l’époque précolombienne. L’archéométrie met ainsi en lumière une « technologie de la couleur » longtemps ignorée mais à laquelle la culture matérielle andine doit son langage visuel. Ces recherches soulignent en particulier les échanges auxquels ces pigments donnèrent lieu et leur place, jusqu’ici peu documentée, dans l’histoire andine.

Derrière cette teinte, considérée pendant des siècles comme une "non-couleur", se cachent des substances minérales, végétales, animales ou artificielles qui lui procurent ses nuances plus ou moins foncées. Leur étude permet d'en savoir plus sur la fabrication et l'utilisation du noir, de la préhistoire à aujourd'hui.