Cet article redécouvre l'évolution des cours universitaires concernant l’histoire de Liège et de sa Principauté, comme objet d’étude et matière d’enseignement, fin 19è et début 20è siècle. L'auteur étudie l'héritage laissé par plusieurs historiens chargés de cours à l'Université dont Paul Harsin

Dans la seconde moitié du XIXè siècle, l'historiographie scientifique belge cherchait tant à éditer les documents du passé national qu'à en fournir un récit continu aux visées identitaires. Il s'agissait d'asseoir l'autorité d'un jeune Etat créé en 1830 en montrant son unité et sa cohérence. Selon plusieurs historiens du tournant du XXè siècle, ces dernières s'étaient développées dès le Moyen-Age dans une "civilisation commune" de nature socio-économique ou, au XVIè siècle, dans le catholicisme des Pays-Bas méridionaux.

La Première Guerre mondiale se distingue par une profusion d'écrits intimes. Progrès de l'alphabétisation, caractère inédit du conflit, longs moments de solitude et/ou d'inactivité tant au front qu'à l'arrière ont incité soldats et civils à consigner ce qu'ils voyaient, expérimentaient, ressentaient et espéraient. Cette écriture de soi s'exprime par le journal intime et/ou les lettres lorsque les familles étaient séparées.