À l’occasion de la parution au Seuil de "Vallée du silicium", le livre tiré de cette immersion, le "1" revient en compagnie de l’écrivain Alain Damasio sur le futur déshumanisant que nous préparent les entreprises de la « Big Tech » à grand renfort d’algorithmes, d’intelligence artificielle et de surveillance généralisée. Face à cet horizon plombé qui assigne chacun au confort étriqué de son « technococon », il est urgent, nous dit Alain Damasio, d’inventer un nouvel art de vivre avec les technologies qui préserve notre lien au vivant et notre soif d’altérité. Sommaire.

Auteur de plusieurs ouvrages sur la pollution numérique, comme "La guerre des métaux rares - La face cachée de la transition énergétique" ou "L'enfer numérique, voyage au bout d'un like", le journaliste et documentariste français Guillaume Pitron met en garde contre le fantasme de la dématérialisation en 2021. Selon lui, tout ce qui est virtuel ne l'est en réalité pas vraiment puisque tout repose sur des infrastructures physiques (datacenters, antennes réseaux, câbles, etc.), qui consomment de l'énergie et génèrent de la pollution.

Le journaliste Guillaume Pitron, auteur d'enquêtes sur l'envers de la transition énergétique, publie un essai édifiant consacré à l'impact environnemental de notre usage d'Internet. Entretien.

Caressant nos smartphones d'un doigt léger, nous cliquons sur un jeu manga, envoyons un like à mamie, cherchons un restaurant gourmand. La belle vie technologique... Nous y passons plus de trois heures par jour d'après les études. Mais nous ignorions que, pour chaque like envoyé, il a fallu consommer 10 % de l'électricité mondiale, creuser des mines cancérigènes en Chine, construire trois millions de data centers énergivores, remplir des "décharges digitales" en Afrique...

Le journaliste Guillaume Pitron est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'écologie, notamment "La Guerre des métaux rares" paru en 2018 et "L'Enfer numérique, voyage au bout d'un like", publié en 2021. Il alerte sur la consommation des technologies numériques, qui consomment déjà 10 % de l'électricité produite dans le monde et génèrent 4 % des émissions de CO2. Selon lui, un monde "dématérialisé" ne s'avère ainsi pas du tout plus vertueux pour la planète, et ce malgré les communications allant dans ce sens des géants de la tech.