Il offre au monde des exemples à suivre et à ne pas suivre.

Il y a trente ans, le Japon disparaissait subitement des radars suite à l’éclatement de la bulle immobilière qui allait mettre son économie et ses banques sur le flanc pendant dizaine d’années. Empêtré dans une déflation apparemment sans fi n, le pays a sombré dans une sorte d’anonymat, hormis l’attention portée par les jeunes du monde entier aux… Mangas. Insensiblement pourtant, à mesure des difficultés croissantes que connaissent les autres pays, ce désintérêt pour le pays du Soleil Levant s’estompe.

Un siècle avant la Chine d'aujourd'hui, l'archipel nippon est le premier pays non chrétien – à l'époque perçu avant tout comme « non blanc » – qui a dû faire face aux retombées sociales de la révolution industrielle. L'ambitieux ouvrage "La Naissance de l'Etat social japonais. Biopolitique, travail et citoyenneté dans le Japon impérial" de Bernard Thomann décortique « les débats et les options » qui ont présidé à la mise en place de l'Etat social japonais, dans la période qui va de l'ère Meiji à la Seconde Guerre mondiale.

Réputé pour son respect de la tradition et son sens du collectif, le Japon possède une autre face moins connue : l’individualisme. Depuis la crise asiatique (1997-1998) qui a laminé l’économie nationale, les dirigeants l’utilisent pour faire accepter l’austérité en culpabilisant les victimes. Si vous êtes chômeur, précaire ou malade parfois, c’est votre « jiko sekinin », version nippone de « c’est de votre faute ».