En Europe, une convergence politique unit de plus en plus les populistes de gauche et de droite.

Professeur à Harvard, ce politologue remet en question la théorie acquise en Occident selon laquelle la démocratie est éternelle. Dans "Le peuple contre la démocratie" (l'Observatoire), l'essayiste analyse avec précision la montée des populismes et le recul des idées libérales. Entretien.

L’incurie des présidents Donald Trump et Jair Bolsonaro face à la crise sanitaire a conforté l’idée que les « populistes » seraient hostiles à la science, médicale en particulier. L’histoire des Etats-Unis et du Canada rappelle le contraire : les populistes se sont battus pour démocratiser le savoir et la santé pendant que la corporation des médecins s’employait à les réserver aux riches.

Les deux années qui viennent de s'écouler ont peut-être marqué un tournant dans les relations internationales plutôt pacifiées qui prévalaient dans le monde développé depuis la fin de la guerre froide. On sentait le vent tourner depuis quelque temps, au gré de l'écho croissant trouvé par les mouvements populistes, en particulier en Europe, d'une Chine et d'une Russie de nouveau conquérantes, de l'exportation du terrorisme islamiste sur le sol européen, etc.

En refusant un gouvernement anti-euro, le président italien a ouvert une crise politique sans précédent. Populistes et pro-européens vont s'affronter durement jusqu'aux prochaines élections. Etat des troupes

Au lendemain des élections italiennes, le politologue et spécialiste des religions Olivier Roy analyse pour ''l'Obs" le jeu des populistes, le déchirement des catholiques, la place du religieux et de l'islam en Occident, et la crise du leadership américain.

On le compare à Trump, Mélenchon ou Chavez. Candidat des pauvres, Andrés Manuel Lopez Obrador sera très probablement élu président le 1er juillet. Portrait.

Les réponses apportées à la crise de 2008 ont déstabilisé l’ordre politique et géopolitique. Longtemps perçues comme la forme ultime de gouvernement, les démocraties libérales sont sur la défensive. Face aux "élites" urbaines, les droites nationalistes mènent une contre-révolution culturelle sur le terrain de l’immigration et des valeurs traditionnelles. Mais elles poursuivent le même projet économique que leurs rivales. La médiatisation à outrance de ce clivage vise à contraindre les populations à choisir l’un de ces deux maux.