Le nouveau maître du Kremlin entend-il faire de l'"eltsinisme sans Eltsine" ? C'est ce que redoutent nombre de ses concitoyens, qui s'étonnent des volte-face et des hésitations d'un chef d'Etat qui ménage les communistes et maintient l'opacité sur ses intentions.

Le nouveau président s'est lancé dans la réforme de la structure administrative du pays en nommant l'équivalent de sept superpréfets régionaux.

Dans le grand ballet diplomatique entre les Russes et les Occidentaux, on passe aux choses sérieuses : la défense antimissile, l'économie, les investissements étrangers.

Malgré le satisfecit que vient de lui accorder le Kremlin, l'armée russe s'enlise dans les montagnes tchétchènes.

Il fait la guerre aux Tchétchènes, aux oligarques, aux généraux, mais sans grands résultats.

Après avoir imposé un retour à la centralisation du pouvoir en créant sept "superrégions" placées sous l'autorité d'hommes de confiance du Kremlin, Vladimir Poutine s'en prend au propriétaire du seul groupe de presse qui osait le critiquer, tout en s'efforçant de créer un Sénat à sa botte.

Grâce à la hausse des cours mondiaux du pétrole, la Russie n'a jamais, depuis dix ans, été aussi riche. Mais le successeur d'Eltsine n'a pas réussi à soustraire l'économie aux mafias qui la contrôlent et à tirer son peuple de la pauvreté...

Bien qu'il dispose de tous les pouvoirs, le nouveau président russe s'est révélé incapable de mettre un terme à la guerre de Tchétchénie et de lutter efficacement contre la corruption.

Des milliers de Moscovites ont manifesté leur soutien aux journalistes de NTV qui refusent les nouveaux patrons nommés par le pouvoir.

En Russie, où les prix des produits alimentaires viennent de doubler en un an, plus d'un tiers des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté.

Dans cette tribune, Viviane du Castel fait le point sur la situation politique et géostratégique de la Russie au lendemain de la réélection triomphale de Vladimir Poutine à la présidence de la fédération.