Après dix ans d'humiliations, les Russes se sentent "aller mieux". Une grande majorité d'entre eux fait confiance à Poutine, mais cette confiance est un pari "à la russe", mélange d'espoir et de désespoir, de risque et d'aventure.

La popularité du président Poutine en Russie résiste aux critiques de l'élite. La personne de ce "chef" qui concentre les pouvoirs semble à la hauteur des attentes de la population.

Troisième scrutin présidentiel au suffrage universel : Vladimir Poutine brigue la succession de Boris Eltsine.

George Bush a fini par accepter de rencontrer Vladimir Poutine la semaine prochaine. Avec un objectif : faire accepter au président russe son projet de bouclier antimissile.

Alors que les embuscades meurtrières se multiplient contre l'armée russe, le Premier ministre hésite entre deux stratégies : créer une zone de sécurité ou liquider les chefs de la rébellion.

"Qui n'est pas avec moi est avec Al-Qaida, et ne saurait donc être un interlocuteur", affirme aujourd'hui le président russe, pour qui il n'y a plus désormais en Tchétchénie ni séparatistes ni indépendantistes, seulement des terroristes.

Le président russe, qui refuse la guerre mais ne veut se brouiller avec George Bush, a choisi une opposition ferme mais modeste.

Le président russe a décidé de lancer une offensive contre les "nouveaux milliardaires", accusés d'avoir bâti leur fortune aux dépens de l'Etat... Mais certains se demandent si cette remise en ordre n'est pas le prélude à l'instauration d'un régime encore autoritaire.

Le président russe a voulu "faire un exemple" en s'attaquant au patron de la société loukos. Mais on l'accuse de ne s'en prendre qu'à un oligarque en épargnant les autres et surtout de ne pas affronter les véritables problèmes du pays, où la misère s'étend.

La popularité du président russe a légèrement fléchi dans les sondages, mais il fait toujours figure de vainqueur désigné. Son problème : y aurait-il, comme la loi électorale l'exige, un inscrit sur deux pour aller voter ?

Le président russe entend profiter du climat d'unanimité nationale né de la tragédie de Beslan pour renforcer son pouvoir personnel. Il veut changer le système électoral à la Douma et désigner lui-même les gouverneurs de province, jusqu'à présent élus au suffrage universel.

Convaincu que la Russie ne saurait "redevenir un empire sans l'Ukraine", le président russe fourbit ses armes avant le troisième scrutin, prévu pour le 26 décembre 2004.