L'élection présidentielle constitue un moment privilégié pour débattre des grands enjeux auxquels la France est confrontée. Elle a pris depuis quelques années un tour radicalement nouveau avec le déploiement de stratégies de communication qui visent à façonner au profit des candidats des « images » censées répondre à la demande de l'opinion.

Le clivage gauche-droite est régulièrement annoncé comme mort ou dépassé. Il ne fait que se recomposer sous des apparences fluctuantes, mais suivant des lignes de force invariables. Tel un phénix, la logique bipolaire renaît chaque fois que nous croyons en être débarrassés. La thèse défendue ici est que ces fractures apparemment nouvelles épousent, en réalité, des lignes de séparation historiquement bien établies.

L'élection présidentielle est un moment essentiel dans l'histoire de la France. A certains égards, c'est la dernière chose qui relie les Français entre eux. C'est le seul rite qui nous réunit en réactivant notre imaginaire. Se pose alors la question du projet commun et de savoir qui peut l'incarner.

Le manque de précision avec lequel sont élaborés les sondages au moment des élections jette un doute sur leur pertinence.

Etrangères jusqu'à un passé récent à la culture politique française façonnée depuis 1958 par la relation immédiate de la nation et de son chef, les élections primaires connaissent un succès grandissant, peut-être irréversible, dont les incidences seront profondes sur le système politique de la Ve République. En voie de s'installer comme première étape naturelle de l'élection présidentielle, qu'elles anticipent et reproduisent trait pour trait, elles sont aussi symptomatiques de l'affaissement du leadership présidentiel qu'elles reflètent et tentent en même temps d'endiguer.

Ils sont aux portes du pouvoir dans de nombreux pays. Pourquoi les partis extémistes gagnent-ils du terrain aux Etats-Unis, en Europe, en France ?

Le prochain président de la Commission européenne sera pour la première fois, en théorie, élu par les eurodéputés. Une réforme a priori démocratique qui pourrait se révéler contre-productive.