François Hollande jugé par la presse étrangère. Le socialiste est-il l'homme dont la France a besoin ? Les correspondants étrangers qui le suivent se montrent circonspects. François Hollande passe, à tort, pour un candidat par défaut, investi après que Dominique Strauss-Kahn, le favori des sondages, eut été mis hors course. La presse conservatrice, en particulier, est prompte à caricaturer ses idées et à le tourner en ridicule.

Vu de Suisse, le temps de parole rigoureusement identique pour tous les candidats impose aux médias un traitement surréaliste de la campagne.

A l'approche du scrutin, des journalistes étrangers sont allés sur le terrain sonder le moral des Français. Peu d'idées, pas de souffle, aucun élan : l'élection présidentielle est loin de passionner les Français. Pour la presse internationale, la faute en incombe à la classe politique, trop éloignée des réalités mais aussi du contexte mondial de la crise.

Les candidats à l'Elysée veulent laisser croire que la France préside encore à son destin. Ce faisant, ils débattent de tout, sauf de ce qui importe.

Pour Zied Tarrouche, chef du bureau parisien d'"Al-Jazira", la campagne présidentielle française a donné une piètre image des musulmans. La récupération de l'affaire Merah en est l'exemple le plus flagrant.

La presse de gauche européenne se prend à espérer que François Hollande, s'il est élu, enfoncera un coin dans la politique d'austérité chère à Angela Merkel. Mais elle ne se fait pas d'illusions sur la marge de manoeuvre du socialiste. Vu de l'étranger, celui-ci reste un présidentiable par défaut, dont le plus sûr atout est l'impopularité de Nicolas Sarkozy.

A l'approche du second tour de la présidentielle, une vague d'espoir s'empare du sud de l'Europe. Dans des pays étranglés par les plans d'austérité, les appels du socialiste à favoriser la croissance rencontrent un vif écho. S'il est élu, François Hollande présidera un pays lourdement endetté. Aura-t-il les moyens de ses ambitions ?

Chaos politique en Grèce, crise de l'euro, intervention en Afghanistan... des dossiers brûlants attendent le nouveau président. Encore mal connu hors de France, il aura l'occasion de se frotter aux grands de ce monde lors des prochains sommets du G8, de l'Otan et du G20, prévus pour avant l'été. Il devra y faire oublier Nicolas Sarkozy, apprécié à l'étranger pour son esprit d'initiative.

Après l'avoir abolie dans le droit français, Nicolas Sarkozy subira-t-il une double peine ? D'un côté, les affaires tintinnabulent au-dessus de sa tête comme autant d'épées de Damoclès entrechoquées par le souffle de la justice. De l'autre, quelle que soit son implication réelle dans tous ces dossiers, il va en payer une facture politique.

Les juges le cherchent sur le financement de ses deux campagnes présidentielles, il se défend. Ses adversaires et même certains de ses amis le critiquent pour ses conférences rémunérées, alors que ses activités d'avocat lui rapportent gros, il assume. Lui souligne son ambition du moment : prouver qu'il est devenu un président (de l'UMP) low cost.

Guy Alves coprésidait la société de communication qui a organisé les meetings du candidat Sarkozy en 2012. Au coeur de la tourmente judiciaire depuis qu'un système de fausses factures a été révélé, il nie tout détournement. Et maintient qu'il s'agissait d'un financement illégal de la campagne. Interview exclusive.

La relocalisation de l'économie : voilà une idée qui a fait son chemin et qui est désormais évoquée ou même proposée sous une forme ou sous une autre par les principaux candidats à l'élection présidentielle. Et dans la pratique, on fait comment ?