21,4% des Français ont consommé des médicaments psychotropes dans l'année, contre 15,5% des Espagnols, 13,7% des Italiens, 13,2% des Belges, 7,4% des Néerlandais et 5,9% des Allemands. Serions-nous donc plus fragiles que nos voisins ? Pas sûr... Mais nous avons le réflexe médicament. La banalisation de ces traitements est devenue un sujet d'inquiétude officiel, mais rien ne bouge.

Un breuvage contenant des substances prohibées par la Convention internationale sur les psychotropes peut-il néanmoins avoir un usage légal ? Oui, en vertu de la liberté de culte, a tranché un tribunal néerlandais à propos à l'ayahuasca, une liane amazonienne.

La consommation de psychotropes a longtemps été vue en France comme une pathologie, à traiter médicalement. Depuis peu, l'approche sociologique montre l'intérêt d'analyser les pratiques et usages de la drogue.

Les médicaments antidépresseurs sont de plus en plus prescrits aux enfants et aux adolescents. Les autorités sanitaires s'en alertent, car ces molécules pourraient modifier la chimie du cerveau.

Aller bien, mieux dormir, réfléchir, agir plus vite, être en paix : en théorie, les psychotropes devraient soulager la plupart des maux de l'âme. Et, on le sait, les Français en sont les premiers consommateurs au monde. Mais à quoi servent-ils vraiment ? Comment agissent-ils ? Quels en sont les dangers ?

Le grand psychiatre explique pourquoi la recherche pharmacologique fait, selon lui, fausse route.

Championne mondiale de la consommation de psychotropes, la France est aussi un des pays où la psychanalyse continue de jouir d'un prestige inégalé. Pourtant, le divan ou les fameuses petites pilules ne constituent pas forcément la réponse la plus appropriée à nos malheurs psychologiques.

Partir, revenir ? Telle est la question. Car si les artistes furent nombreux à céder à la tentation des paradis artificiels, plus difficile fut leur retour vers la page blanche. Des rêveries opiacées de Cocteau aux visions psychédéliques des années LSD, panorama des descentes plus ou moins heureuses qui ont, aussi, fait l'Histoire de l'Art.

Chez les adolescents fragiles, il y a toujours le même point de départ : la peur. Une peur qui s'explique, entre autres, par de la chimie cérébrale. Les psychotropes permettent de prendre en compte cette contrainte biologique, sous réserve d'être bien administrés.