En fait d'unification, le RPR et l'UDF éclatent en autant de petits bastions qu'il y a de présidentiables autoproclamés dans leurs rangs...

Si toutes les affaires en cours vont à terme, c'est vingt ans de pratiques à la tête du RPR qui seront dévoilées. Mais les broyeurs de documents ont déjà bien fonctionné à la Mairie de Paris et à la Région Ile-de-France.

La Chancellerie et le procureur de Nanterre ont bien manoeuvré : Louise-Yvonne Casetta, trésorière occulte du RPR, sera poursuivie sur citation directe. Ainsi le dossier qui aurait permis d'enquêter sur les finances du parti ne sera pas ouvert...

En noyant le juge Halphen sous les lettres de dénonciation, les accusateurs anonymes ne cherchent-ils pas en réalité à brouiller les pistes ?

Vous en avez "entendu parler". Au mieux, vous avez saisi, à la télévision, dans les journaux, quelques bribes des professions de foi de ceux qui vont vous gouverner. Car, selon toute vraisemblance, la droite sera majoritaire en mars prochain. Cette droite, si divisée, s'apprête à publier dans quelques jours une plate-forme commune.

Grève des Premiers ministres, affrontements permanents. A l'UDF et au RPR, tous les coups sont permis entre partisans et adversaires d'une deuxième cohabitation.

Le constat est rude, très rude pour le pouvoir socialiste : Chirac et son parti apparaissent aux Français comme les plus aptes à proposer des réformes, loin devant Rocard, Delors... et Giscard.

Cette fois, le chef de file des anti-Maastricht a réussi un double coup. Faire entendre sa différence et proclamer qu'il n'a, contrairement aux ministres, qu'un seul patron : le maire de Paris.

Quarante voix ont manqué au Premier ministre lors du vote sur l'autonomie de la Banque de France. Et, de plus en plus, les bouches s'ouvrent : "trop gestionnaire", "pas assez ferme", "trop centriste". Celui que certains appellent déjà "l'intérimaire" risque de connaître un sort à la Chaban.

Un maire discrédité, une gauche absente, des "bébés Médecin" qui ne parviennent pas à grandir, un RPR dissous, et aucun candidat au parachutage. La droite se demande si elle peut encore barrer la route à Jacques Peyrat, lepéniste oecuménique.

Jusqu'à l'ouverture du procès, Alain Juppé a plaidé l'ignorance. Il n'avait pas prévu les aveux accablants des patrons "taxés" ni surtout ceux de ses subordonnés du parti gaulliste, qui ont enfoncé sa ligne de défense.