Pour le sociologue Robert Castel, si la productivité et les luttes ont permis et permettront encore de travailler moins, parler d'une civilisation des loisirs est stupide.

Martine Aubry entend récupérer 20 milliards de francs dans les caisses de l'Unedic, au motif que l'organisme sera le principal bénéficiaire de la baisse du chômage qu'elle attend des 35 heures.

La réduction du temps de travail est-elle responsable de tous les maux de notre économie ? L'étincelle, allumée par le ministre du Budget Alain Lambert, a vite embrasé la majorité. Au mépris des faits. Retour sur quelques idées reçues.

Ce n'est pas une exécution, mais une dévitalisation. En neuf pages, le ministre du Travail éteint la réforme phare que la gauche avait mis cinq ans à installer.

Nombre d'heures travaillées diminuées par trois en un siècle, nombre d'heures libres multiplié par quatre : quel nouveau contrat social pour cette révolution ?

Haro sur la réduction du temps de travail. Le gouvernement et les patrons se plaignent des 35 heures. Mais il est difficile de changer la loi. Le bilan en terme d'emplois est positif. En cinq ans, les entreprises se sont adaptées. Et la majorité a offert plus de flexibilité. Reste, en cas de reprise durable, le choix de société : permettre aux exclus du travail d'y accéder. Ou en donner davantage aux salariés en place.

Le gouvernement veut encore "assouplir les 35 heures". Erreur fatale ! selon les deux meilleurs avocats de la réduction du temps de travail.

Les lois Aubry sont mortes même si la durée hebdomadaire du travail reste fixée à 35 heures. Dans les faits pourtant, les entreprises qui ont conclu des accords ne veulent rien changer.

Tandis que l'accord cadre propre à la fonction publique doit être finalisé et signé au plus tard à la fin janvier, les syndicats enseignants sont encore très partagés sur les modalités que la réduction du temps de travail pourrait prendre.

Le débat actuel sur la réforme du système des retraites est confronté à une contradiction majeure : on envisage d'allonger la durée des carrières alors que tous les acteurs s'accordent depuis une décennie à réduire la vie professionnelle.