Dans cet article, - rédigé avant l'attentat contre "Charlie Hebdo" -, Gideon Rachman explique pourquoi et comment l'Occident a perdu confiance dans les trois piliers sur lequel reposait le monde post-guerre froide : le marché, la démocratie et l'hégémonie de l'Amérique.

Ce 9 juin 2015 les "hommes en noir" de l'Etat islamique ont pris position sur le rivage des Syrtes. Ils "tiennent" la ville libyenne. Ce 22 juin, l'Union européenne a lancé en Méditerranée une mission navale militaire de surveillance et d'information sur le trafic de migrants. C'est le préalable à l'usage de la force pour neutraliser les "bateaux mères" qui partent des côtes libyennes. Mais il n'y a plus d'Etat libyen pour donner le feu vert juridique, et le Conseil de sécurité de l'ONU ne sera pas unanime. Alors les Européens vont afficher leur impuissance.

L'espoir était que les intérêts économiques communs nous persuaderaient de déposer les armes.

De la note qui prévoyait le chaos en Irak aux réunions secrètes sur un accord nucléaire avec l'Iran, Bill Burns parle de la "montée d'adrénaline" d'une vie dans la diplomatie internationale.

Face au retour en force de la Russie sur la scène internationale et à la montée en puissance de la Chine, Donald Trump donne l'impression de s'employer à disloquer les alliances traditionnelles, estime le "New York Times". L'hégémonie occidentale vit peut-être ses derniers instants, et Pékin pourrait bien tirer profit de la situation, assure la "Nikkei Asian Review". A moins que le monde n'entre dans une nouvelle période de conflits et d'instabilité dont personne ne sortira gagnant, s'inquiète le journal russe "Profil". Sommaire. Trump détricote l'ordre mondial.

A l'occasion du 75e anniversaire de l'ONU, The Economist s'interroge : qui dirige à présent le monde? Alors que Donald Trump tourne le dos aux institutions internationales, la Chine étend son influence. Assiste-t-on à la naissance d'un nouvel ordre mondial? Dans cette confusion, accentuée par la pandémie, l'Europe cherche également sa place...