"Mais que s'est-il passé ?" Cette question sur l'état actuel du monde musulman n'est pas posée par les seuls chercheurs occidentaux.

Le philosophe et homme de radio Abdennour Bidar invite à un réexamen critique de l'islam. Son « Plaidoyer pour la fraternité » propose une voie pour faire entrer cette religion dans la modernité.

C'est une conversation impromptue et spontanée. Ce samedi 16 juillet 2016, quarante-huit heures après l'attentat de Nice, mais avant celui de Saint-Etienne-du Rouvray, Mohand Dehmous, Boubekeur Khelfaoui, chefs d'entreprise, Soheib Bencheikh, intellectuel et théologien, Lef Forster, avocat, quatre amis sous le choc, réunis par la même émotion et la même colère, se livrent sans tabou. Pour eux, l'islam de France, pris en otage par le Conseil français du culte musulman, contaminé par les salafistes et instrumentalisé par les politiques, doit se réformer d'urgence.

"Confrontées à la modernité, les religions doivent se réformer." Un passage obligé qui pose problème à l'islam. Paradigme universel, l'esprit de réforme s'impose pourtant comme une chance. Encore faut-il que l'islam, selon l'universitaire, se libère des trois fondamentalismes qui empêchent toute évolution.

Face à l'essor de l'islamisme militant, de nombreuses voix appellent à une remise en question de la vision radicale de cette religion, qui pose aujourd'hui problème dans beaucoup de pays. Mais la méthode ne fait pas l'unanimité.