Le pouvoir vacille et clans s'affrontent. Récit d'une bataille fratricide.

Sunnites, Kurdes, Chrétiens, vieux militants en exil, jeunes insurgés de la génération Facebook... L'opposition devra surmonter ses différences et ses divisions pour ébranler un régime plus féroce et plus isolé que jamais.

A défaut d'intervention, Moscou et Pékin bloquent toute initiative forte de l'ONU. Sans être indifférente, la communauté internationale paraît désarmée. Et les massacres continuent.

Face à une contestation qui ne désarme pas, le président n'a plus guère le choix : soit il réforme en profondeur et vite, soit il disparaît.

Pas question de partir. Dans son discours du 20 juin 2011, le président Assad a certes appelé à un dialogue national, premier pas vers d'hypothétiques réformes, mais il a justifié la poursuite de la répression en dénonçant un complot ourdi par l'étranger contre l'Etat.

Alors que le régime de Bachar El-Assad est confronté depuis neuf mois à une révolte populaire, les opposants s'organisent pour diffuser une autre informationque celle des médias officiels. Et se raconter.

Le célèbre dissident syrien vient d'être libéré. Pendant longtemps, ses proches ont supplié la presse de ne pas parler de lui, pour ne pas aggraver son cas aux yeux du régime de Damas

L'opposition syrienne s'est réunie en conférence le 16 juillet 2011 à Istanbul pour présenter une alternative en cas de chute du régime. Haitham El-Maleh, grand défenseur des droits de l'homme, y participait.

En perdant ses illusions sur le président Assad et sur le leader du Hezbollah libanais, qu'elle prenait pour des progressistes, une jeune Syrienne a rejoint les opposants au régime, tête nue.

Peu désireuses d'intervenir elles-mêmes, les puissances occidentales pourraient décider de livrer du matériel militaire à la rébellion. Mais elles prendraient alors le risque de rendre impossible une solution négociée.

Les Syriens ont patienté pendant quarante ans, subissant une répression sans précédent, avant de se révolter. Leur reprocher les conséquences de la guerre, c'est absoudre le régime de ses crimes.