L'économie est exsangue, les touristes ont déserté le pays, les investisseurs sont tétanisés. Certes, le noyau dur des jeunes révolutionnaires y croit encore. Mais les Egyptiens semblent épuisés par l'ébullition permanente, l'anarchie, l'insécurité. Et toutes les options restent ouvertes...

L'auteur de ℗l'Immeuble Yacoubian® et cofondateur du mouvement démocratique Kifaya a été l'un des acteurs de la révolution de la place Tahrir. Avant les législatives, il pointe les défis de l'Egypte.

En six mois, pas une image, ni de lui ni des siens... A chaque décision de justice, on annonce qu'il est malade, tandis que les Egyptiens découvrent l'ampleur de la corruption.

En voulant s'arroger les pleins pouvoirs, le nouveau raïs a réveillé la rue et mis au jour les profondes divisions de la société égyptienne.

Incompétence, sectarisme idéologique, corruption, faillite économique : les erreurs du président islamiste élu il y a un an ont conduit le peuple égyptien à la révolte... et au bord de la guerre civile.

Les islamistes viennent de subir leur première défaite depuis leur essor à la faveur des révolutions arabes. Chassés du pouvoir dans le pays où leur mouvement est né, ils sont également de plus en plus contestés en Tunisie et en Turquie par une société civile déterminée à faire triompher ses revendications démocratiques.

De la fenêtre du cabinet dentaire où il exerce et écrit, le grand romancier égyptien ausculte les soubresauts de la révolution. Mais est toujours dans la rue quand elle se bat pour la démocratie.

Rempart contre l'anarchie ou la dictature islamiste pour les uns, fossoyeur de la révolution et de ses aspirations démocratiques pour les autres, le général Sissi, ministre de la Défense et chef des armées, a fait le choix d'un bain de sang. Au risque de plonger l'Egypte dans une spirale infernale.

Egypte. Trois mois après la révolte de la place Tahrir, l'armée tient le pouvoir et la révolution patine. L'onde de choc a ébranlé toute la société, y compris le puissant mouvement des Frères musulmans, condamné à se transformer ou à disparaître.

Au coeur du pouvoir, l'armée a laissé faire la révolte. Puis elle a lâché Moubarak, pris les rênes du pays, et promis la démocratie. Tiendront-ils leurs engagements ?